Le constat
* Le taux de récidive est de plus de 60% en France.
* 80% des sorties de détention sont des "sorties sèches", c'est à dire sans projet d'insertion amorcé, souvent sans droits ouverts, et SDF. Sources CESE 2019 (cf. vidéo dans rubrique "Ils parlent de nous").
* La gestion de la population carcérale est de plus en plus complexe, le nombre de détenus ne cesse d'augmenter. Le manque de moyen se traduit par une surpopulation carcérale et un accompagnement insuffisant en sortie de détention.
* Les personnes placées sous mains de justice accueillent l'encadrement d'un ancien détenu comme celui d'un pair : la parole fait écho et l'expérience commune de la prison devient source de confiance.
Notre proposition
La genèse du projet
Gilles MARTIN, ancien détenu, consacre sa vie à la pair-aidance depuis sa sortie de détention en 2002. Il a inspiré l'association et nous fait part de son témoignage.
"En 1996, à 32 ans, alors boxeur professionnel, je suis incarcéré. Après 7 longues années de détention, changement de décor, le retour à la vie sociale s'avère brutal... Une semaine avant ma sortie, le quotidien se résumait aux bagarres, aux nuits derrière les barreaux et aux deux balades par jour pour apercevoir un peu de soleil.
Puis la semaine d'après, lâché devant la prison seul avec mon sac de vêtement comme unique patrimoine. L'adaptation à ce nouvel environnement est laborieuse, il faut trouver un logement et une rémunération. Malheureusement rares sont les employeurs qui acceptent d'offrir un emploi à un ancien détenu. Sans emploi, il existe deux issues : la rue ou replonger dans la délinquance. Par chance, ma famille fût présente et un chef d'entreprise me tendit la main.
Conscient de ma chance, je n'ai alors cessé de venir en aide aux anciens détenus pour éviter leur récidive.
Au fil des années, j'ai pu rencontrer diverses personnes qui luttent avec moi pour favoriser la réinsertion : avocats, journalistes, juristes, thérapeutes, chefs d'entreprise, mentors, financeurs, présidents d'associations, sportifs...
Depuis 2020, ces nombreux professionnels, d'anciens détenus insérés et des bénévoles me soutiennent et m'accompagne dans cette démarche avec l'association Concienta."
Concienta
Aujourd'hui positionnée comme centre d'accueil et d'acclimatation de personnes placées sous main de justice, Concienta construit des projets d'insertion tant avec des personnes détenues, sortantes, que sorties.
Nous sommes fiers de ce concept imaginés par eux, pour eux, et pour la société. Nous allons au rythme de chacun, et visons l'autonomie ; en effet le niveau d'accompagnement diminue à mesure que progresse l'insertion que nous coorganisons avec eux.
Ceux qui réussissent (ou vont mieux) s'engagent dans 95% des cas, dans une démarche de réciprocité.
Le travail le plus important et le plus différenciant de notre association est réalisé par les pairs-aidants, qui avec des programmes individualisés, visent à canaliser les comportement souvent violents et/ou addictifs, et à les orienter vers la sérénité et la désistance.
Parallèlement, une équipe de professionnels mettra à jour les dossiers administratifs (CNI, SS, RIB...) et cherchera avec eux un projet professionnel.
Leur lien avec Concienta ne s'arrête jamais, l'association est pour eux à la fois un point de départ et un point de repère.